L'American Civil Liberties Union (ACLU) porte plainte auprès des Nations Unies à Genève pour obtenir justice pour les immigrés détenus et expulsés après le 11 Septembre

January 27, 2004 12:00 am

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L’American Civil Liberties Union (ACLU) porte plainte auprès des Nations Unies à Genève pour obtenir justice pour les immigrés détenus et expulsés après le 11 Septembre

Un nouveau rapport sur les ” disparus d’Amérique ” détaille les effets dévastateurs de la politique de détention arbitraire de l’Administration Bush

GENEVE/NEW YORK, 27 janvier 2004 – Dans sa première plainte officielle auprès du Groupe de Travail sur la Détention Arbitraire des Nations Unies, l’American Civil Liberties Union (ACLU – union américaine pour les libertés civiles) a aujourd’hui officiellement porté plainte auprès des Nations Unies au nom des personnes immigrées emprisonnées et expulsées du territoire américain par le gouvernement des Etats-Unis après le 11 septembre 2001.

Cette plainte, présentée au GTDANU lors d’une conférence de presse ce matin aux Nations Unies à Genève, suivie d’un point de presse à New York, appelle le gouvernement des Etats-Unis à maintenir ses normes exigeantes d’égalité devant la justice, malgré la menace terroriste.

” Nous soumettons cette plainte auprès des Nations Unies pour que la politique et les pratiques des Etats-Unis reflètent, non seulement les normes constitutionnelles domestiques, mais aussi les principes internationaux reconnus en matière de droits de l’homme concernant la liberté et ses privations, ” a déclaré Anthony Romero, Directeur Exécutif de l’ACLU, à la conférence de presse de Genève.

” Grâce à notre action d’aujourd’hui, nous envoyons un message fort de solidarité à ceux qui, dans d’autres pays, ont dénoncé l’impact des politiques des Etats-Unis sur les droits ses citoyens, ” a ajouté M. Romero. ” L’ACLU ira où elle faudra pour obtenir justice pour les hommes qui ont étés abusivement détenus et expulsés par le gouvernement américain suivant le 11 septembre. “

M. Romero et Jameel Jaffer, avocat de l’ACLU, furent rejoints à la conférence de presse par deux plaignants, Khurram Altaf, un expulsé qui se retrouve au Pakistan après 18 ans de résidence aux Etats-Unis, et Khaled Albitar, expulsé en Jordanie après avoir été incarcéré au New Jersey, où il a passé 24 jours en confinement solitaire.

M. Altaf, gérant d’un grand relais routier au New Jersey et père de trois enfants nés américains, fut expulsé en 2002 suivant deux mois de détention. Après un an de séparation, sa femme et deux de ses enfants l’ont rejoint à Rawalpindi, où il tient à présent une petite épicerie. Sa troisième fille, Anza, est née sourde et est restée aux Etats-Unis sous la garde de son oncle et de sa famille étendue. Sa famille lui manque terriblement, déclara-t-il. ” Quand que nous lui parlons – grâce à son implant, elle peut entendre et parler – ils pleurent. Et elle aussi. ” Les membres de la famille de M. Altaf, qui vivent dans le New Jersey, aux Etats-Unis, ont parlé lors du point de presse aux Nations Unies à New York aujourd’hui.

Dans les semaines qui ont suivies la destruction du World Trade Center le 11 septembre 2001, des fonctionnaires du gouvernement américain ont admis avoir incarcéré 765 immigrés musulmans et américains d’origine arabe, sans leur charger d’un crime, sans leur donner accès à des avocats et, dans de nombreux cas, sans accès aux membres de leurs propres familles. Le gouvernement admet avoir expulsé un total de 478 de ces immigrés. Des efforts pour obtenir l’identité des détenus ou de mener des enquêtes sur les accusations portées contre eux ont été rejetés par le gouvernement américain.

La plainte de l’ACLU accuse le gouvernement des Etats-Unis d’arrêter de façon arbitraire et abusive des immigrés n’ayant aucun lien avec le terrorisme ou le monde criminel. Plusieurs ont demeuré en prison – parfois en confinement solitaire – pendant des semaines, voire des mois, et le gouvernement a refusé de les relâcher même lorsqu’il est devenu clair qu’ils étaient innocents de toutes accusations liées au terrorisme.

A travers une recherche indépendante, et avec la coopération de l’ambassade du Pakistan, l’ACLU a pu retrouver un nombre d’immigrés pakistanais ayant étés emprisonnés et/ou expulsés. En novembre 2002, des représentants de l’ACLU ont voyagé au Pakistan pour interviewer plusieurs expulsés. Un nouveau rapport publié aujourd’hui, America’s Disappeared: Seeking International Justice For Immigrants Detained After September 11 (Les disparus d’Amérique : Pour une justice internationale pour les immigrés détenus après le 11 septembre), explique en détails le rôle pris par l’ACLU dans cette affaire depuis le 11 septembre 2001, et raconte l’histoire de nombreuses personnes emprisonnées et expulsées.

Pour obtenir le rapport, des segments vidéos sur plusieurs anciens détenus ou pour obtenir un entretien avec Anthony Romero ou des avocats de l’ACLU, veuillez contacter :

A Genève :
Marsha Zeesman, portable : 079 470 16 32

A New York :
Emily Whitfield, (212) 549-2566, 549-2666 ou sur portable : (917) 686-4542
Helen Horowitz, (212) 549-2689

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Liste des plaignants auprès du Groupe de Travail sur la Détention Arbitraire des Nations Unies :

Ahmad H. Abualeinen, Jordanie, 58 ans
Khaled Raji Said Albitar, Jordanie, 34 ans
Zulfigar Ali, Pakistan, 34 ans
Khurram Altaf, Pakistan, 36 ans
Sadek Awaed, Égypte, 32 ans
Benamar Banatta, Algérie, 28 ans
Mohamed M. Elzaher, Égypte, 31 ans
Ansar Mahmood, Pakistan, 26 ans
Anser Mehmood, Pakistan, 44 ans
Noor Hussain Raza, Pakistan, 63 ans
Khaled K. Abu-Shabayek, Jordanie, 40 ans
Naeem Sheikh, Pakistan, 32 ans

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